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Tribune : L’Europe servira-t-elle les intérêts du business de l’avortement ?

Tribune Publié dans le journal Francesoir le 21/06/2021

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Une grave offensive pour la reconnaissance d’un « droit » à l’avortement en Europe et la suppression de l’objection de conscience pour le personnel médical est en cours au Parlement européen. Le député croate Matic, aligné idéologiquement avec le lobby des industriels de l’avortement, soutient la résolution du même nom. Cette résolution, si elle n’est pas une loi, est un texte politique majeur. Elle amènerait, si elle était votée, le Parlement européen, la Commission, les juridictions et les parlements nationaux à y faire référence. Elle serait très largement exploitée par les promoteurs du tout avortement. 

Celle-ci, votée en commission le 11 mai dernier, sera examinée le 23 juin par l’Assemblée plénière à Strasbourg. Pourtant ces questions de « santé reproductive » ne sont pas de la compétence européenne mais nationale.  

Le rapport Estrela portant sur le même sujet avait été rejeté en 2013 car l’Union européenne n’a pas cette compétence, mais le lobby de l’avortement recommence son offensive pour tenter d’arriver à ses fins. Le projet est poussé notamment par la Fédération Internationale du Planning Familial, principal entrepreneur mondial de l’industrie de l’avortement. Ce Mouvement espère bien ensuite pouvoir récupérer des financements pour déployer partout où il le pourra, son approche mortifère.    

Or faire croire qu’il existerait un « droit » à l’avortement ne correspond en rien aux conventions internationales. La Déclaration du Caire de 1994, confirmée par le programme d’actions de Beijing (ONU) de 2014 indiquent que l’avortement ne doit pas être considéré comme un moyen légitime de planification familiale. Il est prévu expressément que les Etats mettent en place des politiques de prévention. Hélas, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.  La prévention est légitime, le “droit à l’avortement” une idée fausse.  

A cela s’ajouterait l’interdiction de la liberté de conscience pour le personnel médical. Projet liberticide s’il en est, il contrevient à la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et à de nombreux textes. L’Assemblée parlementaire a à nouveau appelé en 2013 les Etats à « garantir le droit à une objection de conscience en rapport avec des questions sensibles du point de vue éthique, comme les services liés aux soins de santé ». La suppression prévue de la clause de conscience entraînerait de surcroit des discriminations majeures pour toute personne pro-vie souhaitant exercer dans le domaine de la santé.

C’est dire que cette offensive est décalée et inquiétante.  Elle est soutenue par de puissantes organisations pour lesquelles l’avortement doit pouvoir être réalisé jusqu’au terme des neuf mois, sans opposition, ni objection. Si la séquence post- avortement génère pour la femme des risques élevés en matière de santé, et la douloureuse élimination d’un enfant dans le sein de sa mère, le business est juteux et il doit le rester. Mieux pour ses promoteurs, le business doit se développer.  

Nous interpellons nos députés européens pour qu’ils s’opposent clairement à cette nouvelle tentative inique et contraire à nos textes fondateurs. La liberté de conscience est reconnue comme un droit fondamental. Elle doit le rester.   

Nos députés devraient par contre s’intéresser à la prévention de l’avortement qui, elle, est une obligation bien peu soutenue ou mise en valeur, ce qui pourrait amener à un printemps démographique dans notre pays et en Europe.  

Les Signataires :

  • Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE (Fédération des Associations Familiales Catholique en Europe)
  • Françoise Caron, Présidente de la Fédération Nationale des Associations Familiales Protestantes
  • Guillaume Drago, Président de l’Institut Famille et République
  • Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune
  • Franck Meyer, Président du Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine (CPDH)
  • Aude Mirkovic, Porte-parole de Juristes pour l’Enfance
  • Pascale Morinière, Présidente de la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques
  • Benoit Sévillia, Président des Eveilleurs
  • Nicolas Tardy-Joubert, Président de la Marche pour la Vie

 

 

Auteur(s): FranceSoir

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