En m’appuyant sur mon expérience d’épouse, de mère et de grand-mère, de famille d’accueil, je mesure à quel point, pour bien prendre soin de sa famille, il faut véritablement être ”une femme ou un homme-orchestre”.

Alors ensemble hommes et femmes, parents et grands-parents, nous devons nous assurer que la musique est belle, que chaque instrument bien entretenu est bien accordé et que l’on joue sans fausse note. Il va sans dire que l’humidité, le froid, le chaud et les circonstances environnementales ont un impact sûr de nombreux instruments de musique ; il faut alors en prendre soin, les accorder voire les réaccorder afin qu’ils donnent le meilleur son…

Ce qui vaut pour nos petites familles, vaut tout autant pour nos associations familiales, nos communautés, qui jouent ensemble, dans un espace plus vaste ! Il faut penser à tout : comment passer d’instruments à vent aux instruments à cordes sans oublier les percussions pour n’en négliger aucun ?

En allumant mon ordinateur ce matin et en consultant les dossiers nécessitant réflexion, implication et action face à des besoins criants de nos familles (grand âge et fin de vie, violences conjugales, pouvoir d’achat, harcèlement, parentalité et numérique, éducation affective et sexuelle, inclusion, personnes en situation de handicap…) j’ai eu l’impression d’une cacophonie, à vous dégoûter de la musique ! Oui oui, vous entendez bien, parfois certaines situations nous découragent, nous accablent tellement que seul le dégoût nous envahit au point d’être écœuré des tracas de la famille, de l’engagement, des responsabilités !

Cependant, passées nos émotions, il est une mélodie qui monte de nos cœurs et nous rappelle le pourquoi de notre mission, l’importance de la partition, de son auteur et sa destination. Assourdie par mes pensées qui s’entrechoquent, je perçois une mélodie qui petit à petit se fait plus claire. Mon oreille se tend, se détend, s’ouvre comme la corolle d’un jeune fleuve au printemps et je me sens tout à coup ragaillardie.

Vous connaissez ce cantique « fais de moi un instrument, un instrument d’adoration » ? Notre espérance est en Dieu et c’est lui le divin chef d’orchestre. Nous ne sommes que de frêles instruments entre ses mains, bien fragiles, démunis mais au bénéfice de son oreille parfaite.

Alors, mes dossiers, mes rendez-vous s’animent dans ma tête comme des petites notes sur la portée. Ils prennent l’apparence de leur importance : des hommes et des femmes, des enfants, des vieillards, des familles. Et les besoins ne sont que des réponses au bonheur, au bien-être de chacun.

La note sera jouée avec et pour des instruments, des hommes et des femmes, des enfants, qui ont besoin non seulement du chef d’orchestre mais aussi de tous les soins qui garantiront l’harmonie, la prise en compte du besoin holistique de chacun pour une symphonie au monde plein d’espérance.

Je relève la tête mêlant ma voix à celle d’un groupe de louanges qui passe sur ”Essentiel Radio”. J’ai dit cacophonie, dégoûtée, découragée ? Maintenant, je dis avec assurance, mélodie, saveur et enthousiasme, transformation et capacité de faire de tout être humain, un instrument unique dont le son la tonalité seront une vraie richesse, un régal pour les oreilles au sein de ce magnifique orchestre, de ma famille, de notre petit monde, celui dont nous devons nous préoccuper.

Bon courage à tous les mélomanes, les parents, les familles… !