Il y a le premier coup de pied dans le ventre de la mère, le premier cri de douleur en arrivant dans ce monde effrayant... le premier sourire, en réponse à la douceur, de bras tendres et aimants ; la première dent, les premiers pas ; le premier "non" ; le premier "papa" et "maman"…. Il y a la première rentrée des classes et puis le premier baiser ; le premier chagrin d’amour ; la première victoire…
Prendre de l'âge
Le temps qui passe, les heures et les années qui se tricotent comme pour nous faire un long, très long manteau en files de jours, pour avoir chaud, en hiver, pour avoir chaud au cœur de l’hiver de notre vie !
Eh, oui ! Nous prenons de l’âge. La médecine aidant, nous sommes destinés, nous dit-on, à en prendre de plus en plus.
La Bible nous rappelle qu’il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose. Il y a donc aussi un temps pour vivre, pour vieillir et pour mourir.
Les cheveux blancs, une couronne d’honneur
Une longue vie est une bénédiction divine. Atteindre l’âge de 80 ans est un exploit, affirme le psalmiste (Psaumes 90).
Le bonheur est à son comble lorsque la vie a été accomplie dans la foi et l’amour de Dieu, dans la fidélité aux préceptes de l’alliance.
C’est une couronne d’honneur que les cheveux blancs, sur les chemins de la justice on la trouve (Proverbes 16. 31).
Cependant, la vieillesse peut être difficile à supporter pour la personne qui est atteinte par les faiblesses de l’âge ou les souffrances de la maladie. Ne nous y trompons pas ce n’est pas la vieillesse en tant que telle qui accable mais la perte d’autonomie, la maladie et la douleur. Ainsi, jeunes et vieux se retrouvent parfois dans ces situations qui nécessitent beaucoup de compassion, de soutien et d’écoute.
La vieillesse est un chemin ambivalent : certains l’envisagent comme un déclin vers la mort, alors que d’autres la considèrent comme une étape vers le bonheur éternel. La façon dont on aborde la vieillesse détermine aussi le regard que l’on pose sur les choses, la façon dont on rentre en relation avec les plus jeunes.
La foi, l’enthousiasme, le service, c’est possible à tout âge
Une certitude demeure, il n’y a pas d’âge pour vivre sa foi et même collaborer à la réalisation des projets de Dieu pour son peuple. L’ardeur et l’expérience d’Abraham et de Moïse n’ont rien à envier à la jeunesse du prophète Samuel ou à la fougue de David. L’apôtre Paul se réjouit de faire du jeune Timothée un compagnon de service.
On découvre que Dieu cherche toujours des gens qui sont jeunes de cœur et disponibles à tenter l’aventure de la foi en faisant équipe sans a priori au niveau de l’âge de leur compagnon d’œuvre.
La transmission de la vie, le savoir-être, le savoir-faire et les hauts faits de Dieu de génération en génération, impliquent des liens de qualité entre les plus jeunes et les plus avancés en âge.
Il n’y a pas de transmission possible sans un cheminement qui engage plusieurs générations côte à côte sur la route de la vie.
Les naissances, les projets réjouissent le cœur des personnes âgées :
Ainsi imaginons la joie du vieillard Siméon qui, poussé par l’Esprit, embrasse avec affection l’enfant Jésus, découvrant en lui la réalisation de son espérance ou celle de la prophétesse Anne qui proclame à qui veut l’entendre son empressement à accueillir le Messie.
Chez les peuples antiques, l’âge et l’expérience de la vie confèrent aux gens âgés sagesse et autorité, de telle sorte que ce sont souvent eux qui sont à la tête des communautés .
« Tu te lèveras devant les cheveux blancs, tu honoreras la personne du vieillard et tu craindras ton Dieu » lit-on dans le Lévitique (19.32).
En raison de sa sagesse et comme témoin, la personne âgée peut parler avec autorité. Toutefois, la sagesse n’est pas l’apanage des seules personnes âgées. L’intelligence, la capacité de discernement et la droiture sont comparables aux cheveux blancs, même chez les plus jeunes, nous dit l’auteur du livre de l’Ecclésiaste (4.7/10).
En somme, la sagesse ne vient pas automatiquement avec l’âge avancé. Elle doit être recherchée et cultivée tout au long de la vie, jusqu’à ce qu’elle atteigne sa maturité dans la plénitude de l’âge. Autrement dit, si nous voulons vivre et vieillir orner d’une couronne de sagesse, il faut commencer jeune notre entraînement.
L’important n’est donc pas de devenir vieux mais de bien vieillir !
Françoise Caron