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Communiqué de presse : la famille au coeur du débat

Grand débat national - Contribution des AFP

La famille au cœur du grand débat pour que personne ne soit oublié

La France compte 18 millions de familles, pourtant la famille est LA grande absente du débat national. Cellule de base de la société, lieu de construction de l’individu, de transmission des valeurs et de la foi, elle est au cœur de la pensée biblique, ce qui motive notre attachement à tout ce qui permet son épanouissement. Les revendications des porteurs de gilets jaunes s’articulent autour de cette thématique sans la nommer et c’est donc à nous, familles et associations familiales, de la porter. Le président Macron en sera d’accord, puisqu’il s’est déclaré «totalement favorable» à son amélioration(1).

 

Les Associations Familiales Protestantes accompagnent et soutiennent concrètement des milliers de familles de tous horizons. Fortes de leur expérience de terrain, elles partagent le constat de l’Union Nationale des Associations Familiales dont elles sont membres (2) : Mises bout à bout, pour la seule politique familiale, les réductions massives d’aides – de l’ordre de 5 milliards d’euros depuis 2012 – ont frappé directement l’ensemble des familles avec enfants.

Une dégradation du niveau de vie des familles

  Des coupes massives sur les aides attribuées aux jeunes parents et l’indemnisation du congé parental, les prestations familiales rabotées et sous-indexées, les allocations logement diminuées.

  L’entrée en vigueur, pour juillet prochain, d’un nouveau mode de calcul des APL. Risque d’une fragilisation accrue des familles par des variations trop fréquentes de ressources.

  Des hausses de TVA et une dégradation de la prise en compte du caractère familial dans l’impôt.

  Des tarifs plus élevés pour des services publics dont les familles ont absolument besoin : cantines, transports scolaires, accueil périscolaire.

Des difficultés accrues en termes d’emploi et de conciliation avec la vie familiale

Augmentation décevante de l’offre d’accueil de la petite enfance, réduction du congé parental, réformes des prestations ont pour effet une diminution du taux d’emploi des mères de famille.

Une baisse de la fécondité depuis 4 ans qui se poursuit

Elle constitue le signe inquiétant d’une perte de confiance dans l’avenir. Pourtant, les Français ont toujours envie d’avoir des enfants, mais leur projet est contrarié. Face au sentiment d’abandon des familles, nous partageons les propositions de l’UNAF, qui pourront s’inscrire dans les débats liés à la citoyenneté, à la fiscalité et aux services publics (2) :

Redonner confiance aux familles

Les politiques au service des familles devraient s’inscrire dans la durée, avec un engagement pluriannuel des pouvoirs publics et des points d’étape.

Des réponses globales, et non pas catégorielles

Les mesures destinées aux familles se réduisent. Cette évolution n’a épargné aucune famille, y compris les catégories intermédiaires et modestes. Redonner son sens à la politique familiale qui repose sur l’universalité, facteur de cohésion.

Redonner du sens à nos systèmes de contribution et de solidarité

· Les entreprises ont besoin d’actifs et de croissance démographique. Il est donc normal et productif que les employeurs contribuent au financement des politiques. 

· Conformément à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, les contributions fiscales doivent tenir compte des capacités contributives des ménages et de leurs charges. Nous demandons que les réformes fiscales tiennent systématiquement compte de la composition familiale.

Une fiscalité environnementale qui prenne en compte les contraintes familiales 

  Affectation des recettes à des aides et actions favorisant effectivement la transition, tant pour les ménages que pour les entreprises.

  Equité des efforts demandés en tenant compte des charges et contraintes familiales (chauffage, transports).

 

Redonner du sens et de la cohérence aux dépenses d’intervention sociale 

· Une bonne partie des services accessibles aux familles dépendent des collectivités locales. Nous demandons une politique familiale globale qui tienne compte des décisions prises à tous les échelons.

· Les solidarités intergénérationnelles exercent un rôle indispensable. La réforme des retraites ne devrait pas se faire au détriment de ceux qui ont consenti des efforts pour s’occuper de leurs proches. Les femmes sont les premières bénéficiaires des pensions de réversion, et autres droits familiaux rattachés aux retraites. Sans cet apport, elles tomberaient dans la précarité.

 

Concevoir la politique familiale comme un investissement pour le présent et l’avenir 

· Aider les parents à accéder et à se maintenir dans l’emploi, à soulager les coûts liés à l’éducation de leurs enfants, à intervenir auprès de leurs propres parents devenus dépendants. Les moyens existent puisque la branche famille est redevenue excédentaire.

Renforcer les prestations monétaires pour compenser la perte de niveau de vie liée à la présence d’enfants

· Avoir des enfants se traduit par des dépenses supplémentaires et une charge de temps qui peut induire des réductions d’activité, et donc de revenu. 

· Trop de familles perdent brutalement leurs droits. Une meilleure indexation des prestations familiales serait efficace, ainsi qu’une réévaluation des plafonds d’accès aux prestations.

Permettre aux parents de mieux concilier leur vie familiale avec leur vie professionnelle

  Proposer un congé parental mieux indemnisé, au moins durant la première année de l’enfant.

  L’indemnisation et l’extension de la durée du congé enfant malade, au moins en bas âge.

  Pour les enfants de 3 à 12 ans, une offre suffisante pour l’accueil périscolaire.

  Pour les « aidants familiaux », renforcer le congé de proche aidant en l’indemnisant, en l’allongeant, et en maintenant les droits à la retraite sur la base d’un temps plein.

 

Lutter contre le mal-endettement qui peut frapper n’importe quelle famille

· Les frais d’incidents bancaires concernent des millions de familles. Généraliser à tous les clients le plafonnement global de ces frais.

· Pour les familles confrontées aux séparations, veuvages, maladie, perte d’emploi, systématiser une offre d’accompagnement budgétaire.

Davantage et réellement associer les citoyens et les corps intermédiaires aux décisions publiques

· A chaque décision d’éloignement de services (via la dématérialisation), nous demandons aux autorités publiques d’en évaluer l’impact et de prévoir un dispositif d’accompagnement.

· Le monde associatif peut contribuer à trouver des solutions. Il devrait être mieux soutenu.

· Le court terme et l’urgence dictent souvent l’agenda politique. Cela peut conduire à des décisions manquant de cohérence. D’où l’importance de consulter les corps intermédiaires pour leur connaissance de terrain, approche globale et indépendance d’opinion. 

· Permettre qu’en amont de toute décision, existe un réel espace de réflexion partagée et de programmation.

· Les contre-pouvoirs que constituent les associations de consommateurs face aux industriels, devraient être beaucoup plus soutenus par les pouvoirs publics.

Ainsi, les Associations Familiales Protestantes, accompagnent les familles au quotidien sur le terrain. C’est avec les familles et pour elles, qu’elles prennent leur place dans cette vaste consultation. Une famille fragilisée, c’est assurément, la fragilisation de toute personne qui la compose dont les plus vulnérables, les enfants, les adolescents, les porteurs de handicap… La famille peut être, si elle est encouragée, soutenue, le terreau de relations pacifiques et d’espérance qui permettent de se projeter dans l’avenir, en tant qu’individu, citoyen et futurefamille.La famille peut aussi être, hélas, si elle est fragilisée, le terreau de la révolte,d’un désespoir qui n’offre aucun avenir serein et laisse place à la violence.

Alors oui, saisissons cette opportunité que le gouvernement nous offre, en faisant entendre notre voix dans une dynamique constructive, pacifique, d’implication en tant que familles, citoyens, porteurs non seulement de propositions mais aussi d’actes concrets nourris par une démarche d’entraide familiale de concert avec les paroisses et les œuvres protestantes/évangéliques.

Notes :

(1) Discours d’Emmanuel Macron le 15 janvier 2019 devant les maires

(2) Extraits de la participation de l’UNAF au grand débat national, www.granddebat.unaf.fr

(3)Contribution des associations familiales protestantes au grand débat proposé par le président Emmanuel Macron.

La Fédération Nationale des Associations Familiales Protestantes a pour mission de représenter, de défendre, les familles issues de la réforme ainsi que toutes celles qui se retrouvent dans ses valeurs. Localement, ce sont un peu plus de 160 175 AFP qui développent des actions de solidarité familiale, qui gèrent des établissements scolaires, des centres de loisirs, animent des ateliers à la parentalité, prennent soin de leur prochain.

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