Alors que le Parlement examine un projet de loi sur l’aide à mourir, la fédération nationale des Associations Familiales Protestantes tient à prendre la parole. Non pas seulement pour s’y opposer, mais pour lancer un appel à l’engagement : fraternité, solidarité, présence. Car avant de dire non à une loi, il faut dire oui aux personnes !
Le débat sur la fin de vie soulève des questions cruciales. Ce projet de loi, qui envisage la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, touche à l’essentiel de notre humanité. Mais avant toute opposition, nous appelons à une mobilisation active, portée par la compassion et la responsabilité.
À quoi bon dénoncer une réforme si nous restons absents auprès de ceux qui souffrent ?
À quoi sert de parler de dignité si personne n’est là pour tenir la main de celui ou celle qui vacille ?
Si nous voulons être crédibles, comme citoyens et comme croyants, nous devons d’abord nous lever pour les personnes, non simplement contre un texte.
Pour ceux qui souffrent trop.
Pour celles et ceux qui s’épuisent à accompagner un proche.
Pour les isolés, les oubliés. Pour ceux pour qui l’accompagnement en soins palliatifs reste un droit théorique. Pour ceux à qui plus personne ne dit : « ta vie compte encore ».
Notre mission première n’est pas d’empêcher une loi, mais de faire face à la détresse humaine par la présence, l’écoute et l’amour. Être là. Fidèles. Fraternels. Pour que de moins en moins de personnes aient à dire : « je veux mourir », faute d’avoir entendu : « je suis là, je reste avec toi ».
Nous croyons qu’une société riche de son humanité se reconnaît dans sa capacité à accompagner les plus vulnérables jusqu’au bout. Non dans l’abandon, mais dans une profonde humanité. Cela suppose, aussi, de rendre les soins palliatifs réellement accessibles à tous, partout sur le territoire, y compris dans les territoires ultra-marins.
Et c’est parce que nous nous engageons à incarner cette présence que nous refusons cette loi. Non pas au nom d’une posture religieuse ou idéologique, mais parce qu’elle inscrit dans le droit l’idée qu’il vaudrait parfois mieux mourir que vivre diminué — comme si une vie fragilisée avait moins de valeur. Nous rejetons cette logique.
Nous voulons une société qui protège la vie jusqu’à son terme, non par idéalisme, mais par réalisme fraternel. Parce que nous savons qu’il est possible de soulager, d’aimer, d’accompagner jusqu’au dernier souffle. Parce que la dignité humaine ne s’éteint pas avec la lucidité, et que toute vie mérite d’être honorée.
Notre foi, notre espérance, notre engagement familial nous appellent non seulement à proclamer ce qui est bon, mais à le vivre concrètement. Être là, simplement. Quand tout semble trop lourd. Former un tissu solidaire : familles, soignants, bénévoles, amis.
Dans de nombreuses régions, les associations familiales protestantes locales organisent des groupes de parole, des ateliers sur la gestion émotionnelle ou encore des temps de soutien et de répit pour les aidants familiaux.
Car au fond, ce n’est pas seulement l’avenir d’un texte dont il est question. C’est celui de notre humanité.
Les Associations Familiales Protestantes
Contact presse : Françoise Caron
06 31 13 03 84
Déjà paru en mars 2024 – Fin de vie : aimer, prendre soin